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Le jour où les interprètes assermentés se sont tus (2 heures) dans toutes les langues

Rétrospective de l’Union professionnelle des Traducteurs et Interprètes Assermentés sur la journée du 14 novembre 2014.

Jamais auparavant les médias n’avaient accordé autant d’attention aux interprètes et traducteurs jurés qu’il y a un an, jour pour jour. Plusieurs membres de l’administration et membres fondateurs de l’UPTIA avaient pris activement part à l’interruption de travail des interprètes judiciaires du 14 novembre et à la concertation sectorielle avec le cabinet Geens qui démarrait quelques jours plus tard. 
 
Dès la mi-octobre 2014, il était manifeste que les factures des interprètes et traducteurs jurés n’étaient plus payées depuis un bon bout de temps. Koen Geens, le Ministre de la Justice alors frais émoulu, avait même parlé de mars 2015 comme période de reprise des paiements !
 
C’est par le biais du groupe Facebook “Gerechtsvertalers en -tolken” qu’un mail général a été lancé par Henri Boghe, proposant une action coordonnée. L’objectif était de canaliser l’insatisfaction grandissante parmi les collègues afin de communiquer solidairement que nous ne survivrions pas plus de six mois sans.être payés Après concertation, une action de sensibilisation de deux heures a finalement été lancée dans les trois grands tribunaux. 
Plusieurs kilos de factures impayées
Le 5 novembre, Werner Vandemeulebroucke avait déjà donné l’exemple lors d’une audience à Bruxelles, par une action individuelle, immédiatement reprise par les médias. Cela avait redonné espoir à bon nombre d’entre nous.
 
Jessica van de Leur, Albina Demaku et Henri Boghe avaient tenté de contacter les médias. L’avant-veille de l’action, Adrian Demaku ne mâchait pas ses mots à la télévision régionale ATV (Anvers).
 
L’avant-veille toujours, une lettre ouverte avait été adressée au Ministre de la Justice via Belga. Cette lettre, rédigée par Henri Boghe, traduisait les plaintes de plusieurs dizaines d’interprètes et traducteurs impliqués dans l’action. 
 
Les médias (radio et télévision nationales, presse écrite) étaient donc présents en masse le 14 novembre à Bruxelles, Anvers et Gand. A Bruxelles, nous avons même eu la visite d’une correspondante du journal néerlandais Volkskrant !
 
A Gand, nous pouvions compter trois récents fondateurs de l’UPTIA parmi les militants, cinq à Anvers et six à Bruxelles.
 
Adrian Demaku, Robert May, Jessica van de Leur, Werner Vandemeulebroucke, Anja Raczkowska, Henri Boghe et José D’Hoore ont pris la parole dans divers journaux radiophoniques et télévisés. Maja Koitsjeva est passée avec sa farde de factures impayées aux infos de la télévision régionale AVS (Flandre orientale).
 
Outre les 2,7 kg de factures impayées sur la balance de Werner Vandemeulebroucke, des T-shirts noirs avaient spécialement été conçus en vue de cette action et ont véritablement retenu l’attention lors de l’événement. Nos remerciements à Albina Demaku.
L’UPTIA a mis le secteur autour de la table avec le cabinet Geens
Dans l’intervalle, José D’Hoore, l’initiateur de l’UPTIA, avait déjà réussi à fixer, début novembre et en tant que seul représentant du secteur, une entrevue avec le chef de cabinet du Ministre Geens. Il a collégialement invité deux autres associations à cette concertation, qui s’est tenue le 17 novembre.
 
Suite au succès du 14 novembre et à l’attention massive de la presse, le Ministre était présent à cette concertation sectorielle du 17 novembre. Il s’est engagé à publier la loi sur le registre national des traducteurs et interprètes assermentés au Moniteur belge, ce qui fut chose faite dès décembre. 
 
Pour la première fois, des représentants du secteur ont négocié pendant des mois avec le cabinet et la DGOJ. En tant que seule union professionnelle officielle (conformément à la loi sur les unions professionnelles de 1898) du secteur, et étant exclusivement formée DE, POUR et PAR les traducteurs et interprètes jurés, l’UPTIA est apparue comme le représentant unique des intérêts des traducteurs et interprètes qui se coupent chaque jour en quatre pour la justice et les services de police.
Conséquences à court et à long terme
L’action et la concertation sectorielle qui s’ensuivirent ont contribué, à court terme, à la reprise des paiements dès fin novembre/début décembre 2014. Le budget total consacré aux   frais judiciaires 2015, qui consistait initialement en quasi 17 millions de moins qu’en 2013 et 2014, a même été revu à la hausse de 30 millions d’euros.
 
Les paiements ne sont toujours pas aussi réguliers que nous le souhaiterions. A la suite du manque de greffiers, les factures ne sont souvent pas traitées à temps. Mais à l’approche des fêtes de fin d’année et contrairement aux automnes précédents, les provisions des greffes semblent ne pas encore être épuisées. Nous constatons donc une nette amélioration. Cette action a donc sorti des effets à moyen terme également.
 
Au départ, peu croyaient aux chances de réussite d’une action de sensibilisation d’ordre plutôt symbolique. Les associations existantes ne se sont déclarées solidaires à notre Union qu’au tout dernier moment (le matin du 14 novembre), quand tous les éléments de succès étaient réunis. Et certaines d’entre elles n’ont délibérément pas participé à l’interruption de travail !
 
Mais quiconque était présent ce jour là sait désormais ce que signifie ce sentiment unique de solidarité et de cohésion qui a réuni les personnes. Nous avons démontré que nous gérions  la logistique et que nous avons, grâce à une action de sensibilisation d’à peine deux heures et peu lourde de conséquences pour la justice, attirer davantage l’attention de la presse qu’une action de grève de presque trois mois de nos collègues néerlandais, initiée par deux grandes associations (NGTV et SIGV), au printemps 2015. 
 
Deux semaines plus tard, le 28 novembre 2014, l’Union professionnelle des Traducteurs et Interprètes jurés (UPTIA) voyait officiellement le jour. Avec, bien entendu, les figures clés dont nous avons mentionné les noms ci-avant, pour Bruxelles, Anvers et Gand.
 
Vous trouverez ci-après quelques liens vers les échos dans la presse. Afin que tous les collègues impliqués le 14 novembre 2014 et qui ont participé solidairement puissent se remémorer l’événement et les résultats qui en ont découlé. 
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